Écrit par Andee Brown Gershenberg, chargée du programme Intercultur’elles, et Marie Perez, stagiaire.

La santé sexuelle, une préoccupation au cœur de notre programme

Samedi dernier, nous avons organisé le deuxième atelier collectif de notre nouveau programme de mentorat entre femmes, Intercultur’elles. Cette fois-ci, les participantes se sont réunies autour d’un sujet fondamental et nécessaire : la santé sexuelle.

Si notre mentorat se concentre principalement sur l’acquisition de compétences liées aux projets académiques et professionnels, nous attachons également beaucoup d’importance au développement personnel. Aborder des thèmes intersectionnels tels que la santé sexuelle et reproductive des personnes en exil nous permet d’agir en faveur de l’autonomisation, à travers la connaissance de droits en terme de santé. Cette problématique nous tient d’autant plus à cœur face à la crise sanitaire que nous traversons.

Un programme fait par des femmes, pour des femmes

“Les inégalités que rencontrent les migrants dans l’accès aux soins et aux droits en matière de santé sont renforcées par la précarité à laquelle ils sont souvent confrontés. De plus, face à cette problématique, force est de constater l’absence de programmes d’information et de prise en charge globale sur la santé sexuelle pour les primo-arrivants,” constate l’association FARDA, qui a animé l’atelier.

Guidées par les animatrices de FARDA, les participantes ont pu aborder le sujet de la santé sexuelle à travers des activités créatives, telles que des origamis des organes sexuels ; ainsi qu’en parlant de leurs propres expériences, en partageant des conseils et des ressources.

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Agir face aux relations difficiles avec les gynécologues

“Dans ma culture, les femmes ne vont pas chez le gynécologue si elles ne sont pas mariées, donc je ne savais pas que je pouvais avoir des problèmes de santé en tant que vierge,”

“Je saignais beaucoup et ce n’était pas normal, mais quand j’ai appelé les urgences, ils ne m’ont pas cru,”

“Chaque fois que je vais chez le gynécologue, elle me parle toujours d’avoir des enfants, mais je ne veux pas d’enfants. J’ai besoin d’aide pour trouver un traitement,”

À travers les témoignages des participantes, cet atelier a mis en lumière les situations difficiles avec les médecins en France, mais surtout révélé l’urgence de les informer sur leurs droits. Voici quelques solutions que l’association FARDA leur a partagé :

Les manipulations du·de la médecin me provoquent des douleurs, que puis-je faire ? Demandez au·à la médecin d’arrêter l’examen, d’enlever le spéculum et de faire une pause. Un examen n’est pas toujours obligatoire lors d’un rendez-vous avec un·e gynécologue. Vous avez le droit de dire non et le·la médecin peut toujours vous soigner avec les informations que vous lui donnez.

Le·la médecin pense que j’exagère la douleur, ne comprend pas ma situation, ou ne me respecte pas, que puis-je faire ? Ne retournez pas chez ce médecin et cherchez en un·e autre. Vous pouvez aussi aller voir un·e sage-femme, qui peut vous soigner même si ce n’est pas lié à la grossesse.

Les consultations médicales me donnent beaucoup de stress, que puis-je faire ? Si vous vous sentez stressée lors des consultations et des examens, nous vous conseillons de demander à un·e proche de vous accompagnez. Vous pouvez également préparer vos questions à l’avance pour ne rien oublier. Si vous ne voulez pas oublier les conseils du·de la médecin ou si vous ne comprenez pas ce qu’il ou elle dit, vous pouvez demander l’autorisation de faire un enregistrement audio.

Pour approfondir le sujet, FARDA aime des ateliers toutes les semaines à la Maison des réfugiés. Merci à elles pour l’atelier et ses bons conseils et ressources !

N’hésitez pas à partager cet article aux personnes de votre entourage qui pourraient en avoir besoin.