Connaissez-vous l’interculturalité ? Chez UniR, nous pensons que c’est un outil indispensable pour une société plus accueillante, plus inclusive et  l’intégration des personnes exilées en France. C’est aussi la base de notre programme de mentorat entre femmes locales et femmes réfugiées et demandeuses d’asile, Intercultur’elles, et l’objet d’une des formations que les participantes suivent à chaque session, qui avait lieu ce week-end ! On vous partage ce qu’elles ont pu découvrir sur l’interculturalité et la méthode de l’interculturalité en 3 étapes.
Définition 

L’interculturalité se réfère à l’échange réciproque entre des normes et des visions culturelles qui interagissent ensemble, non pas dans une logique de compétition, mais plutôt dans le cadre d’une compréhension culturelle et d’un système de valeurs mutuelles.  

En quoi est-ce différent du multiculturalisme ou de l’assimilationnisme ?

L’interculturalité vient remplacer le multiculturalisme et l’assimilationnisme, généralement critiqués pour leurs approches de la vie collective à travers une ségrégation des groupes, et qui ont pour point commun un stress de l’intégration lorsqu’une culture minoritaire intègre la majorité.

Ainsi, l’interculturalité introduit un nouvel élément, essentiel à l’intégration et à la cohésion sociale : le dialogue et le postulat de base d’une égale dignité et de valeurs communes.  À ce titre, l’interculturalité prend en compte le bien-être et l’avenir de la culture majoritaire tout en soulignant l’intégration non-invasive des nouvelles personnes arrivées dans la société.

Vivre ensemble 

L’interculturalité reconnaît la pluralité des identités des individus (religieuses, culturelles, linguistiques, de genre, etc.) sans remettre en question les fondements basiques de la société d’accueil. Ainsi, il prend en compte l’avenir de la culture d’accueil et garantit les mêmes droits fondamentaux à tous les membres de la société. 

L’interculturalité ne requiert pas l’imposition d’une culture à une autre, mais encourage plutôt la combinaison de visions qui engendrent un mode de pensée pluraliste et le développement d’un système de valeurs en commun à travers le dialogue interculturel.

Interculturalité et migration

Le Livre blanc du Conseil de l’Europe sur le dialogue interculturel de 2008 recourt à l’interculturalité dans le cadre de l’intégration des migrant·e·s en Europe. Il promeut l’interculturalité comme forme de médiation culturelle, dont l’objectif est de développer une série de valeurs démocratiques communes : « S’il faut construire une identité européenne, celle-ci doit reposer sur des valeurs fondamentales partagées, le respect de notre patrimoine commun et la diversité culturelle ainsi que le respect de la dignité de chaque individu. »

Interculturalité et éducation

Nouvel outil d’intégration des populations réfugiées, l’interculturalité se concentre sur la responsabilité des nouveaux et nouvelles arrivantes et de la société d’accueil pour établir des bases communes. Reconnaître la pluralité des identités permet d’encourager le dialogue et de renforcer les relations. Le Conseil met également en avant le rôle de l’enseignement supérieur, abordé en tant qu’espace renforçant la communication interculturelle. Les programmes éducatifs aident l’interculturalité à se mettre en pratique, via le métissage des cultures et des ethnicités au sein de cadres académiques : l’enseignement supérieur devient ainsi un facteur clé de dépassement des comportements anti-migrant·e·s.

 

L’interculturalité dans la pratique ?

La compétence culturelle, la capacité de voir les choses dans la perspective d’une autre personne, constitue un des principaux facteurs qui favorisent une communication efficace entre personnes d’origines différentes. C’est comprendre les valeurs sous-jacentes, les convictions et les attitudes des personnes avec lesquelles nous interagissons.

L’analogie de l’iceberg de Robert Kohls illustre la tendance générale que nous avons à percevoir et à juger les autres cultures à travers notre propre cadre de référence : l’ethnocentrisme

 

LA MÉTHODE DE L’INTERTUCULTURALITÉ EN 3 ETAPES

  1. Le décentrage :
  • Prendre du recul sur soi-même,réfléchir à la culture que l’on porte et à l’impact de celle-ci sur les normes professionnelles et institutionnelles.
  • Laisser de l’espace pour écouter et observer les comportements des autres en permettant des interprétations complémentaires des situations.
  • Lutter contre les jugements ethnocentriques.
  1. La pénétration dans le système de l’autre :
  • Écouter sans chercher à interpréter pour mieux s’informer et mieux communiquer.
  • Être conscient·e de la place de la langue, les mots n’ont pas toujours la même signification pour toutes et tous, et aux différents styles de communication: verbaux, non verbaux, directs, indirects, etc.
  • Poser des questions ouvertes, être empathique.
  1. La négociation et la médiation :
  • Dans les situations de conflit ou de malentendus, reconnaître la différence de valeurs et considérer l’autre comme un·e partenaire égal·e.
  • Partager ses histoires pour identifier et discuter des points de différences.

POUR ALLER PLUS LOIN : Pour approfondir le sujet de l’interculturalité et trouver des exemples concrets avec leur analyses, rendez-vous sur le site https://prismes-elan.fr/

 

Sources : UniR, Centre Minkowska, OFAJ